Djerba aurait pu dire merde à la Guerre

Quelle tristesse l’annulation des festivités du pèlerinage de la Ghriba.

En même temps ça se comprend pour des raisons de sécurité évidentes 

Tristesse de ce que ça dit du degré de haine.

J’ai toujours été fière de ce pèlerinage de la Ghriba de Djerba.

Fière de cette Tunisie plurielle que je revendique.

Toujours cherché à ce que jamais le conflit ne change dans les liens interculturels.

Et ce dès mes 17 ans quand avec mon frère de cœur Gabriel au lycée où j’avais la joie à partager avec lui des musiques dans toutes les langues : français arabe hébreu.

Je me souviens de l’attentat de la synagogue de la Ghriba.

De ma colère monstre.

J’aime cette Ghriba de Djerba. 

Dans un monde merveilleux, elle aurait pu demeurer un phare résistant de la fraternité judeo-arabe quelque soit les circonstances.

Il paraît que quand on quitte Haïfa et qu’on va tout droit on tombe sur Djerba. C’est ainsi que des juifs sont arrivés il y a des siècles et j’en suis fière de cette Histoire qui est aussi la mienne.

Haïfa une autre ville où vit côté à côte des juifs et des arabes.

Alors Djerba aurait pu porter cette parole forte :

Merde à la guerre ! Merde à la haine!

Les juifs et les arabes ne sont pas des ennemis !

Je suis triste que cela ne soit qu’un rêve.

Mais je n’abdique pas et je continue le combat pour la paix pour la fraternité.

Pour que la fête reprenne à la Ghriba.

Servir la mémoire de la Shoah, pas s’en servir

Je déteste quand on détourne la mémoire de la Shoah à des fins politiques

Je ne sais pas comment on peut avoir la prétention indécente de faire cela.

Quand j’entends parler de la mémoire de la Shoah, je suis tellement éternellement prise d’une émotion qui m’étouffe devant l’horreur, tellement éternellement en colère d’un monde qui a été capable d’avoir laissé faire cela, à chaque vue de ces portraits bouleversants du musée d’Auschwitz  , tous ces femmes hommes enfants bébés transportés dans des wagons à bestiaux, parqués, affamés, gazés , brûlés dans des fours, j’ai à chaque envie d’hurler devant cette histoire.

Leur histoire ça ne se détourne pas. 
Ça leur appartient. 

On ne se sert pas de la mémoire de la Shoah.
On sert la mémoire de la Shoah pour ne jamais oublier.

Pour se souvenir de ces femmes hommes enfants bébés.

Continuer à parler de leur histoire.

Pas pour des querelles politiques , pas à des fins personnelles

Continuer à épeler leur nom.

Uniquement pour eux .

Il y a plus de 20 ans contre Poutine

Il y a 20 ans je rencontrais André Glucksmann à une manifestation pour la Tchetchenie.

Militer pour les droits humains c’est une formidable façon d’observer de témoigner du monde.

Quand comme moi on s’en fout du sens du vent, on ne se laisse pas démonter par l’indifférence.

On fait son job d’écouter

Sans doute c’est une trace chez moi de mon étude de la Shoah de cette conviction que les horreurs ont lieu grâce à l’indifférence.

Alors ça a eu un impact énorme, une influence sur mon militantisme.

Garder les yeux ouverts.

Ne rien laisser passer.

Et ma conviction profonde de la solidarité humaine.

Il y a 20 ans j’écoutais les témoignages de tchetchenes et de russes.

J’ai organisé des projections et des conférences sur Dijon sur la Tchetchenie, pour la mémoire d’Anna Politkovskaïa, pour l’avocat Stanislas Markelov

20 ans après le monde dénonce la dictature de Poutine.

J’ai manifesté avec les syriens quand l’armée de Poutine aidait Bachar El Assad dans une quasi indifférence. 

Un dictateur fou comme Poutine aujourd’hui avec l’Ukraine comme hier avec Saddam Hussein avec le Koweït finit par faire la faute qui enfin retournera le monde contre lui.

Si on écoutait les défenseurs des droits humains on gagnerait du temps et des vies.

Le monde a tendance à se bouger réellement une fois qu’un génocide à lieu, une fois qu il y a une guerre.

Tout ça n’arrive pas d’un coup.

La communauté internationale a prévu la Cpi.  C’est bien une avancée

Mais ça serait mieux si on pouvait éviter des morts.


Mais bon avoir lu ces temps ci cette phrase:

Un mandat d’arrêt du Cpi contre Poutine.

J’avoue que j’ai eu un vrai choc…

20 ans que j’attendais de lire cette phrase.

J’avais l’impression d’être une rêveuse. ..

Comme quoi c’est bon de rêver et ce n’est pas tant une folie.

Victor Hugo avait raison:

L’utopie est la vérité de demain

Bonne année 2024

Je vous souhaite beaucoup de bonheur.
Je vous souhaite une bonne santé.
Je vous souhaite de la beauté de levers et coucher du soleil.
Je vous souhaite ce qui est mon sens le bonheur le plus puissant de la vie de l’amitié.
Je vous souhaite beaucoup d’amitié.
Ces beaux et simples moments d’amitié si précieux.
Ces moments d’amitié qui font de la vie une fête.
 » Se retrouver est une fête » disait Jacques Brel.
C’est vrai.
Je vous souhaite plein de moments de retrouvailles. Ce plaisir simple de papoter, de partager, de rire.
De recevoir de mots de soutien dans vos moments de trebuchements.
De trouver des personnes qui vous aiment pour ce que vous êtes, qui vous accueillent comme vous êtes.
Je vous souhaite de nouvelles rencontres inspirantes.
Je vous souhaite de recevoir de la gentillesse. C’est une belle vertu absolument pas naïve et le monde irait tellement mieux :

Aider un vieux à traverser la route.
Dire bonjour aux éboueurs qui font un métier pénible et utile.
Dire bonjour et donner quelque chose à un sdf. Le regarder avec respect et dignité.

L’entraide humaine.

On n’est pas moins humain moins respectable parce qu’on traverse des périodes difficiles.

Je vous souhaite aussi des réussites dans ce que vous voulez. Ce bonheur de voir la réalisation de projets. De profiter de ces moments heureux. De vous accorder du temps de pause doux juste pour le plaisir de profiter des bonheurs , de les vivre pleinement.

Vous le savez j’adore le texte de Charlin Chaplin le dictateur. Comme lui je pense qu’au milieu de la technologie, de la vitesse du monde, il faut garder préserver défendre les qualités humaines : la gentillesse la bienveillance.

Je vous souhaite de recevoir de la compréhension, de la Bienveillance, de l’empathie.

Personne n’a le droit de vous rabaisser.

Je vous souhaite de vous entourer de personnes qui au contraire vous poussent vers l’avant, vous veulent du bien.

Bien sûr il y a la volonté de chacun et chacune.

Mais la solidarité reste toujours une belle force et richesse humaine.

Je vous souhaite des découvertes, de vivre vos passions ou de découvrir des passions.

Je nous souhaite du courage pour faire entendre vivre l’humanisme au milieu de cette époque où des charlatans enveniment les esprits d’égoïsme, réconfortent les bas instincts, divisent, montent les uns contre les autres. Résistons à l’indifférence.

Je finis avec les mots qui m’ont toujours bouleversé de Missak Manouchian:

Bonheur à tous.

Bonne année à vous

La révolution de la Bienveillance

Je suis frappée par la violence verbale dans ce monde, dans cette société.
Dans les journaux racontant cette violence verbale dans le travail…
Il y en a plus aujourd’hui qu’avant ?
Il y a eu une période où je détestais cette expression de  » bisounours » quand on parlait de la gentillesse…. une époque où la froideur où le tranchant semblent réconforté par un monde compétitif.. je préfère davantage la coopération à la compétitivité où on écrase l’autre.. la compétitivité qui finit par détruire des acquis sociaux….

L’humanisme dans tout cela?
L’empathie ? La compréhension de l’autre ?

Lors d’une discussion auquelle j’ai participé au mouvement commun de Pouria Amirshahi…

On se mettait par petit groupe et il fallait récolter les aspirations….

Et je me souviens le mot qui revenait à toutes les tables c’était :

Bienveillance

Alors va falloir la faire cette révolution de la Bienveillance..

Pas qu’un mot ou du marketing mainstream..

Joindre les actes aux mots !

Brigitte Giraud avant le prix Goncourt

Quelques années avant que Brigitte Giraud reçoive le prix du Goncourt, ce livre  » nous serons des héros » publié chez Stock m’a fait découvrir l’autrice. J’avais acheté ce livre dans une librairie de La Rochelle. Depuis ce coup de coeur, je suis beaucoup plus sensible à l’avis des libraires qui équilibrent l’exposition médiatique des livres, qui sauvent des livres ignorés et sont au coeur du renouvellement de la littérature.

C’est l’histoire d’exil d’une famille participante fuyant la dictature de Salazar racontée du point de vue d’un adolescent Olivio. Ce roman raconte très bien cette phase de questionnement qu’est l’adolescence avec en plus la question c’est quoi de changer de payes, de langue, voir sa mère changer.

« J’ai ouvert la porte du salon et j’ai vu le canapé défait mais sans elle. Je n’ai pas eu peur , j’ai été surpris qu’elle ait osé me laisser. Pendant quelques secondes je me suis sentie abandonnée et puis c’est passé , j’ai compris qu’elle était allée rejoindre Max et que sa vie recommençait , ailleurs et sans moi »

Olivio croise des immigrés algériens et donc ça permet de raconter l’histoire croisée des immigrés portugais et algériens .

Ce livre aborde la question de la guerre d’Algérie.

En 198 pages, Brigitte Giraud livre un livre puissant . Chaque phrase porte une émotions.

Depuis cette lecture, j’attendais le jour où Brigitte Giraud recevra un prix littéraire

Honte à la joie barbare pour le massacre de civils israéliens

Je suis franco-tunisienne.

Au lendemain du massacre des civils israéliens, j’ai été effrayée de voir une joie vengeresse du côté arabe. Je me suis sentie étrangère d’une zone où je suis née. Écœurée par ces massacres et par la joie barbare. J’ai eu honte de ce monde arabe

Personnellement j’ai vécu simultanément ces deux chocs :

La révélation de ce massacre.

Et l’inhumanité.

La connerie.

Devant ces images de massacre, j’ai envie de pleurer, d’hurler, je ne trouvais pas les mots.

Et voir que des individus ont la bassesse de penser que des cadavres de femmes d’enfants seraient une bonne nouvelle pour la cause palestinienne.

C’est effrayant de voir l’oubli de l’humanité

De ne pas voir en ces personnes massacrées des êtres humains.

Porter en butin de guerre en trophée des vies massacrées .

En tant que militante de toujours pour la paix pour l’amitié judéo-arabe j’ai eu honte de ce manque de compassion.

Pour moi ce massacre c’est comme Srebrenica ou Sabra et Chatila ou Damour.

Ces bosniaques musulmans , ces palestiniens musulmans, ces chrétiens du Liban , ces juifs israéliens j’ai la même indignation égale pour toutes les victimes des massacres quelque soit leur origine, leur nationalité.

Alors moi franco-tunisienne je porte la mémoire de ce massacre israélien au nom des valeurs universelles des droits humains.

Vive Israël, Vive Palestine, vive la culture

Je n’aime ni les propos contre les israéliens ni les propos contre les palestiniens.

J’ai de la chance de vivre dans un pays où il peut avoir des manifestations culturelles israéliennes et palestiniennes.

Je dis ça en voyant fuser des mots contre les palestiniens à l’approche d’une exposition sur la Palestine à l’institut du monde arabe.

J’ai la même répulsion quand il y a eu des attaques contre Tel-Aviv sur Seine.

Personnellement j’aime autant aller dans un festival de cinéma palestinien qu’un festival de cinéma israélien.

J’ai adoré le festival israélo-palestinien .

J’ai détesté la tribune d’intellectuels arabes qui ont fustigé l’institut du monde arabe d’avoir travaillé avec des chercheurs israéliens.

Notamment avec Denis Charbit que j’adore.

Une vraie personne rigoureuse.

Je partage sa façon de faire : comprendre l’autre point de vue.

Parler du conflit israélo palestinien sans tabou sans silence.

Mais pas s’arrêter au simple mot » israélien  » ou  » palestinien « . Que ces deux mots là cessent e France de susciter des tensions.

Je suis contre les boycotts culturels que ça soit pour Israël ou la Palestine.

Loin de ces bêtises de censure de ces films par le simple fait qu’un acteur ou actrice est israélien(ne).

La littérature israélienne m’intéresse autant que la littérature palestinienne.

Je suis fière de ce pays qu’est la France où on peut voir des manifestations culturelles israéliennes et palestiniennes.

La haine n’est bonne pour personne.

Au lieu d’attiser ici les tensions inspirons nous de ces israéliens et des palestiniens qui là bas militent, marchent, créent ensemble.

Un autre monde politique est-il possible ?

Peut-être que certains ou certaines me prendront pour une extraterrestre sur cette terre avec mes mots suivant.

C’est que pour moi l’engagement politique c’est la lutte pour des idées pour des causes.

C est cela pour moi l’engagement politique.

Et pour une question de cohérence j’applique à moi-même les idées que je prône

On peut chacun chacune à son échelle commencer à rendre réel une idée .

Par exemple je pense que le commerce équitable devrait être la règle des échanges commerciaux alors je consomme des produits issus du commerce équitable.

Alors quand j’entends avec attention l’édito de Samuel Étienne sur twitch, qu’ au fur à mesure qu’un président s’approche de la fin de son deuxième quinquennat donc il ne peut plus se représenter il est de plus en plus lâché car les uns et les autres vont chercher vers où leur carrière gagnerait. .

Et là tu te dis que ce monde de tournesols c est franchement pourri.

Après chacun fait ce qui lui plaît.

C’est utopique de créer un monde politique qui se comporterait à l’image des valeurs prônées : la bienveillance, la solidarité, le souci primordial du bien commun,penser la politique comme un monde collectif où chacune et chacun compte et pas alors là je vais dire ça comme ça je grillerai untel?

Oui je sais certainement me diront que je suis une rêveuse.

Beaucoup de rêves dans l’Histoire ont changé le monde.

Le militantisme pour moi est toujours le refus du fatalisme, des c’est comme ça.

Pour l’abolition de la peine de mort en Tunisie et ailleurs

Je marchais dans une rue à Tunis.
Soudain, j’ai vu une file de voitures et sur l’une d’elle il y avait un homme les mains liés entouré d’hommes cagoules en noir.
L’effroi; ces hommes cagoulés sont les bourreaux. 
A ce moment là je regrettais de vivre dans un pays où la peine de mort n’était pas encore abolie.
J’ai pensé à ce texte d’Albert Camus où il racontait comment son père était revenu malade d’une exécution publique…
J’ai hurlé pour l’abolition de la peine de mort en Tunisie
….
Et je me suis réveillée..
C’était mon rêve d’hier…

La peine de mort n’est toujours pas aboli en Tunisie.
Là je ne rêve plus je dis la réalité.
Même si heureusement elle n’a pas été pratiquée depuis longtemps
Mais c’est une peine encore prononcée dans les cours de justice.

Dans deux jours le 30 novembre c’est la journée mondiale des villes contre la peine de mort.

Alors j’espère qu’un jour il y aura une abolition universelle de la peine de mort. Plus aucun pays au monde plus aucune cour de justice ne prévoira dans sa loi la vengeance . Car c’est ça la peine de mort c’est la vengeance.
Et la vengeance ne peut pas être une mesure de justice. 
Car une justice ne tue jamais.