Parler à des humains pour mieux se comprendre pour travailler à une alternative à la guerre et à la haine, c’est ce qu’a fait un groupe de palestiniens de Gaza avec des israéliens en vidéoconférence via Zoom le lundi 6 avril dernier.
Ils ont échangé sur ce que chacun vivait de son côté, et quelles possibilités pour une paix future.
Le 9 avril , Le Hamas a arrêté Rami Aman et d’autres palestiniens qui ont participé à cette conférence.
Un communiqué du Ministère de l’Intérieur a indiqué avoir arrêté un homme nommé Rami Aman et ses « collègues » pour la « normalisation des activités avec l’occupant israélien via Internet ». « Établir toute activité ou communication avec les forces d’occupation israéliennes, peu importe l’excuse, est un crime au sens de la loi et constitue un acte de trahison de notre peuple » a poursuivi le communiqué.
Rami Aman est un militant pour la paix . Il crée sans relâche des rencontres en ligne entre palestiniens et israéliens. Fondateur de Gaza Youth Committee,depuis 5 ans, ce petit groupe de palestiniens activistes pour la paix organisent des rendez-vous vidéo avec des israeliens sous une initiative appelée » Skype avec ton ennemi »
En 2019, il a été arrêté pour avoir initié un marathon cycliste des deux côtés de la frontière avec Gaza appelant Israël à mettre fin au blocus.
Le but du comité est de construire une nouvelle génération de leaders qui croient en la paix. Il encourage les israéliens à faire de même. « Soyez actif allez à la knesset devenez ministre. »
Selon un article du New York Times, lors de cette visioconférence, un israélien demande ce qu ‘il peut faire pour stopper la haine. Manar Al Sharif un autre membre du comité répond que la meilleure façon c’est de se parler.
Ils ont raison. Leur initiative est magnifique, salutaire.
En quoi discuter avec des israéliens qui sont contre la guerre avec les palestiniens est néfaste pour les palestiniens? La guerre n’est bonne ni pour les israéliens ni pour les palestiniens.
Parler à des israéliens n’est pas de la traîtrise
Oui Rami Aman et ses amis brisent un tabou à Gaza, parler à des israéliens.
Tabou ou évidence? La voie à suivre. Le chemin pour sortir de cet immobilisme triste et meurtrier.
Toutes les bonnes volontés israéliennes et palestiniennes qui visent à construire cette paix sont à soutenir.
Je salue le courage de tous ces israéliens et ces palestiniens qui agissent pour que ça change. Dépasser les colères, les rancoeurs, les blessures et les souffrances pour construire un avenir plus harmonieux et rendre possible un vivre-ensemble. Au sens propre plus de mort des deux côtés, plus de mort-ensemble et au sens figuré , du faire-ensemble, de la vie côte à côte fait de partage d’échanges et constructions de projets collectifs bénéfiques à tout le monde.
Les plans Nusseibeh-Ayalon et l’Initiative de Genève prouvent qu’un accord est possible.
Le forum des parents endeuillés rassemblent des familles palestiniennes et israéliennes qui ont été touchées par la perte d’un proche. Au delà de la douleur, ils militent ensemble pour la paix. Pour que plus un israélien ou un palestinien ne connaisse cette douleur de perdre un proche.
Palestinian Peace Coalition mène des campagnes de conviction dans les territoires palestiniens en faveur de la paix.
Physicians for human Rights Watch milite pour l’accès à la santé et envoie des cliniques ambulants dans les territoires palestiniens.
La Paix maintenant une organisation historique continue à militer pour le règlement du conflit israélo-palestinien
Givat Haviva, œuvre depuis 1949 en Israël pour le rapprochement judéo-arabe et une société égalitaire et solidaire.
Women wage peace organise des grandes marches et rencontres entre femmes israéliennes et palestiniennes.
Tant de belles initiatives prometteuses constructives d’un meilleur avenir. S’il faut parler de la guerre en une des journaux quand elle a lieu, il faut aussi parler en une de ces initiatives de rapprochements entre israéliens et palestiniens.
La paix ne veut pas dire nier les injustices les souffrances. C est construire un avenir où on sort de ce spirale de souffrances des morts des violences.
Vous voyez ici avec ce confinement ce qu’on fait pour sauver des vies humaines.
Et bien se battre pour la paix c est se battre pour sauver des vies humaines car ce conflit fait des morts.
C est de ne pas se résoudre que des êtres humains subissent la peur c est défendre le droit de chaque être humain de faire sa vie qu ils soient israéliens ou palestiniens.
Parler avec les uns n’est pas parler contre les autres.
On peut défendre les droits des palestiniens sans haine contre les israéliens. Et on peut défendre les droits de israéliens sans haine contre les palestiniens. Mon idéal défend les droits des israéliens et les droits des palestiniens.
Nous sommes tous des humains sur cette terre. Nul n’est coupable d’être israélien ou palestinien. Nul ne doit être rejeté discriminé parce qu’il est israélien ou palestinien.
J’ai une grande pensée et une tristesse pour tous les morts de conflit qu’ils soient israéliens ou palestiniens. Comme tous les ans, le 27 avril prochain aura lieu la 15 ème cérémonie commémorative israélo-palestinienne qui rend hommage aux morts du conflit. A cause du coronavirus, elle aura lieu sans public et elle sera diffusée en direct sur internet . Lors du 70 ème anniversaire de la création de l’Etat d’Israël, l’écrivain David Grossmann qui a perdu son fils lors de la guerre contre le Liban y avait fait un discours magnifique.
« On peut résumer en une formule brève le moyen de résoudre l’immense complexité des rapports entre Israéliens et Palestiniens : si les Palestiniens n’ont pas de maison, les Israéliens, non plus, n’auront pas de maison.
Et le contraire est aussi vrai : si Israël n’est pas une maison, la Palestine, non plus, ne sera pas une maison. »
Il avait versé la moitié du Prix Israël qu’il avait reçu au Forum des familles endeuillées.
Je suis toutes ces initiatives pour le rapprochement le dialogue la compréhension entre palestiniens et israéliens.
J’ai particulièrement de la sympathie pour des militants qui ne choisissent pas la facilité. Au contraire ils vont à l’encontre de la majorité. Ils doivent avoir notre vigilance. C’est pour ça que je soutiens Rami Aman et ses amis arrêtés à Gaza. Je réclame sa libération sa liberté de mener son combat sans arme pacifique.
Je suis Rami Aman.